Stig, Haddock, Tistou et moi-même avons cheminé en toute fin d’automne à la découverte des prairies et bois de Beleymas. Nous avons peut-être franchi le 45e parallèle Nord, c’est à dire la ligne traçant l’approxi-égale distance entre le pôle Nord et l’équateur terrestre (environ 5000 km).
J’aurai aimé, après coup, jouer la funambule sur une ligne imaginaire. Je regrette un peu, mais je ne l’oublierai pas lorsque j’y retournerai.
En attendant, voici en images ce que nous avons découvert sur ce circuit de 9.4 km, très bien balisé et sans difficulté majeure. Je vous encourage à l’expérimenter et espère avec ces quelques photos vous donneront envie de découvrir cet endroit sympathique et détendant.

Je vous retranscris le texte du panneau signalétique ci-dessus :
« La commune est située à 136 m d’altitude. Elle est traversée par le Crempse, le ruisseau de la Chapelle et le Roy.
Beleymas tient son nom d’un ancien culte à la déesse gauloise : »Belisama ». L’église St Martin a remplacé un ancien sanctuaire dédié à Belisama. On a retrouvé devant l’entrée lors des fouilles récentes, les vestiges de ce petit temple, enfouie à 1.5 m de profondeur.
La mairie, située dans l’ancienne école construite en 1853 a servi d’hôpital : le 02 décembre 1870, Napoléon II se rend au roi de Prusse. Le 04 septembre, la République est proclamée ; le même jour, le conseil municipal se réunit pour « mettre la maison d’école dans un état convenable pour recevoir les blessés militaires« .
Au lieu-dit Lagudal, est érigée une stèle commémorant le premier parachutage anglais de matériel et d’hommes en France qui fut organisée par la résistance locale dans la nuit du 10 au 11 octobre 1941. »
Puisque nous nous sommes garés sur la place de l’église et du monument aux morts, je commence par vous partager quelques photos prises de cette église Saint-Martin déjà mentionné en 1655 et dont le clocher-mur daterait du XVIIe siècle.

Je suis surprise en rentrant dans cet édifice. Je m’attendais à franchir le seuil d’une église sombre au vu de la petitesse de la porte. Je crois que je me suis bien trompée.

Le mobilier du XVIIe siècle, provient d’un ancien couvent de Périgueux. Les vitraux, quant à eux, ont été réalisés par trois peintres verriers en 1890.

Comme le panneau explicatif le mentionne, il y avait, à l’emplacement de l’église, les vestiges d’un temple voué à Belisama, Déesse faisant partie du panthéon gaulois. Mais qui était-elle ?
Elle semble être beaucoup de personnes à la fois. Pour commencer, dans les croyances gauloises, elle était la déesse de la Lune et du foyer. Le feu domestique servant également aux forgerons et verriers, elle était donc chargée de leur protection, tout comme celle des poètes et des médecins. Elle est la patronne des sources thermales, autrement dit, elle pouvait tout autant guérir les corps que leur donner la mort, puisqu’elle apportait le feu à ceux qui créaient les armes. Enfin, elle était la patronne des arts, notamment du tissage.
Je ne pense pas qu’elle devait s’ennuyer !
Nous décidons de quitter ce lieu pour découvrir les environs en prenant de la hauteur. Voici le paysage après quelques minutes de marche : des vallons aux horizons limités par de nombreux bois, parsemés de prairies et de petits champs.

Nous continuons de prendre de l’altitude, la végétation change.
Comme vous pouvez le constater, aujourd’hui, c’est détente pour tout le monde. Aucun sac (sauf pour moi) ! Ce jour-là, j’avais décidé de prendre le temps de prendre le temps.

De ce fait, nous regardons ce qui se cache sous les broussailles ; ici, un vieil engin agricole abandonné, vestige de nos aînés ; ailleurs, une pomme de pin, un petit monde, une micro-planète.


J’aime toutes les saisons, mais je crois que si je devais choisir, l’automne aurait ma préférence. L’automne, c’est le romantisme des couleurs, la douceur de l’air, la fraîcheur des nuits. Tout comme la Nature, nous nous préparons à passer l’hiver dans les meilleures conditions possibles. Et au jardin, comme sur les chemins, l’automne est synonyme de récolte et de bocaux… Il n’en faut pas plus pour clamer un peu de poésie, non ?

« Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
Extrait de la poésie L’automne de Alphonse De Lamartine
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois ! »





Tout le monde à l’arrêt en direction d’une étrange silhouette. Jusqu’à ce que je dise que tout va bien, personne ne bouge !

Quoiqu’il en soit, après cette observation, je suis bien encadrée ! J’ai l’impression d’être une VIP avec mes gardes du corps … 🤣

La promenade est terminée. Toute la troupe remonte dans le camion et de retour à la « bouc’éterie », j’ai une fois de plus le plaisir de me transformer en oreiller. 😊

En espérant que ce petit reportage vous aura plu,
A bientôt à la découverte des sentiers de Dordogne.
Toutefois pour ceux qui souhaitent découvrir ou redécouvrir le poème d’Alphonse de Lamartine dans son intégralité, le voici :
L’automne
Alphonse de Lamartine
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques
Bravo. Virginie pour cette belle ballade imagée et commentée 👏