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Pourquoi Rando’bique ?

Posted on 13 janvier 202322 janvier 2023 by dusentieraupotager

Bonjour à tous,

J’ai rencontré de nombreuses personnes qui m’interrogent, me demandent comment je peux éprouver autant de plaisir à enfiler mes chaussures pour marcher pendant des heures sans but apparent, et de surcroît, avec des boucs. Je prends aujourd’hui le temps de répondre en toute sincérité.

Marcher, pourquoi faire ?

Tout d’abord, marcher m’aide à me sentir mieux. Chaque départ est une sorte de nouvelle quête qui change en fonction de mes besoins, mes envies.

D’un point de vue purement mécanique, marcher oxygène le corps et le cerveau. C’est également l’occasion de dépasser parfois mes limites, de visualiser des objectifs (pour moi et/ou mes cornus) et faire en sorte de les atteindre. De plus, une activité physique apporte de nombreux bienfaits pour le corps. Mais je ne crois pas qu’il soit nécessaire de les énumérer.

D’un point de vue psychique, ma curiosité, ma faim de découverte doivent être assouvies. Chaque circuit préparé est une sorte de chasse aux trésors où je piste, je guette les beautés de la nature. Elle est pour moi le meilleur des thérapeutes. J’aime prendre le temps d’apprécier la fraîcheur d’une brise en plein été, d’observer les saisons, d’écouter, voir, goûter ce qui m’entoure. C’est comme vivre un instant apaisant de poésie où je suis simplement à ma place.

Préparer le circuit

Mais avant de prendre une grande bouffée d’air frais, une bonne préparation du circuit est essentielle. Ce processus fait partie intégrante du plaisir.

D’une part, parce que cela permet de sécuriser l’itinéraire pour les biquets.

D’autre part, cette préparation me procure beaucoup de satisfaction. Il est prouvé scientifiquement qu’anticiper un voyage en s’y préparant sécrète les mêmes hormones du plaisir que si l’événement est en train d’arriver.

Je passe parfois plusieurs heures à créer un itinéraire en fonction des voies de circulation, de l’accès à l’eau, de la topographie, de l’histoire des lieux et de la végétation… Lire des cartes, anticiper, déterminer le degré d’effort et les risques en traçant notre itinéraire est une étape très satisfaisante.

Pourquoi des boucs ?

La seconde question souvent posée est « Pourquoi avec des boucs ? »

Il s’avère que j’ai quelques soucis de santé qui ne me permettent plus de porter de charges lourdes ou de subir des tractions importantes. Pour autant, je ne me voyais pas abandonner mes envies de bivouac et de randonnées. J’ai donc fouiné (ça, je sais faire…) et fais la découverte de l’utilisation de chèvres pour transporter du matériel scientifique dans les Rocheuses aux USA. C’est le déclic ! En avant, les recherches, les possibilités, le cadre légal, les forces/faiblesses et menaces/opportunités … … … Ce fut une période aux nuits courtes !

Après quelques mois, la décision est prise. Je me mets à la recherche de petits biquets que j’achète dans un élevage laitier. En plus de choisir des mâles pour leurs comportements, cela en fera quatre qui ne partiront pas à l’abattoir.

Stig, Bucky, Tistou et Haddock

Tout d’abord, il est important de signaler que mes boucs sont, à mon cœur, des animaux de compagnie et non des animaux domestiques ou de production. Ils sont arrivés à la maison à trois mois et sont de véritables compagnons de vie. J’apporte ma protection en échange de leurs présences, de leurs jovialités, complicités et leurs talents/compétences.

Mes petits boucs sont d’excellents amis. Ils sont très intelligents (comme moi), naturellement curieux (comme moi) mais restent craintifs face à de nouvelles situations du fait de son statut de proie (… …). Ce sont des animaux qui observent beaucoup leurs environnements (comme moi) et trouvent rapidement des solutions à leurs problèmes (comme moi), comme ouvrir le couvercle vissé du stockage du grain. (… …) Ils ont un esprit vif (comme moi), plein de vitalité (comme moi, passée la phase de réveil), et communiquent beaucoup, surtout lorsqu’ils veulent être le centre de l’attention (… …). Bref, ils sont parfaits (comme …) 🤣

Soit, gérer des biquets en promenade ne permet pas de mettre son cerveau en stand-by. Je me dois de rester à l’affut de tout ce qui pourrait les mettre en danger: une plante toxique, une voiture qui ne respecte pas les distances de sécurité, un fil barbelé ou des morceaux de verre qui jonchent le sol, un chien errant … Bref, je joue la mère poule. Mais pendant ce temps-là, ils m’apportent leurs aides en portant une partie de mes affaires, notamment lorsque nous partirons durant plusieurs jours. C’est un échange de bon procédé que je trouve assez équilibré.

Education et communication

Bien qu’ils aient été castrés tardivement, tout se passe pour le mieux, du moment que je n’oublie pas que chez les animaux, la hiérarchie permet de mieux vivre ensemble.

Nous avons souvent une idée négative de la notion de hiérarchie à l’échelle humaine ; elle est souvent considérée comme source d’inégalité, autorité, pouvoir, domination et conflit. Autrement dit, rien de positif sous le soleil.

Pour autant, chez les animaux, la hiérarchie permet de réduire les violences du groupe, engage de la coopération et assure une certaine sécurité. En ayant ces connaissances, j’ai fait le choix de jouer le rôle de chef du troupeau à temps partiel en leur apportant cette sécurité. Ainsi, c’est moi qui décide des itinéraires et des occupations, qui impose des règles de sécurité basées sur le respect de l’échelle hiérarchique en place.

Pour atteindre mon objectif, j’essaie d’être la plus pédagogue possible en valorisant les comportements positifs. Cette éducation non-violente et basée sur la sérénité et cette technique m’oblige à me pauser, à mettre de côté les soucis. C’est un vrai travail sur moi-même.

Depuis leurs 3 mois, je les éduque à avoir confiance en moi en toutes circonstances. Je souhaite qu’ils puissent m’accompagner partout sans stress insurmontable, sans se mettre en danger ou pire mettre en danger autrui. En guise d’apprentissage, je fais en sorte de les confronter, lors des promenades, marches et randonnées, à un maximum d’obstacles.

Les voir grandir est un plaisir incomparable. La solidité du lien que nous avons tissé est le résultat de cet apprentissage, du temps que nous avons passé ensemble. Quelle satisfaction !

Le plaisir

Je suis persuadée que ce plaisir est partagé et que je réponds à leur bien-être. Je considère que le bien-être animal ne peut être uniquement basé sur la bientraitance : il ne s’agit pas d’assurer uniquement leurs besoins physiologiques. Je pense qu’il faut se soucier de ce qu’ils ressentent, comme la douleur et la peur ou à contrario des signes d’émotion positive comme le plaisir, la satisfaction.

Comme je le disais, je suis persuadée que le plaisir est partagé aussi bien dans leurs prairies que sur les chemins. Il y a des centaines de situations qui me le prouvent et je citerai celles qui me rassurent le plus quant à mes choix.

  • Je n’ai qu’à ouvrir la porte du camion pour que tout le monde saute dedans sans réfléchir et si j’ai le malheur de partir sans eux, ils bêlent en cœur pour m’informer que je les ai oubliés. « Bééééé ! Tu fais quoi ? Tu vas où ? Je sais bien que là où tu vas, il y a des feuilles à grignoter… Reviens » Dixit Stig
  • Lors ce que je m’assois ou m’allonge en fermant les yeux, après quelques minutes, j’ai le plaisir de les sentir se coucher près de moi, entamer leurs ruminations, puis s’endormir en prenant appui sur mes jambes ou mon épaule.
  • Avec l’ordre défini par leurs dominances, ils viennent, chaque jour et chacun leurs tours me réclamer des gratouilles. Ils ont tous une manière de demander de l’attention, avec plus ou moins de virulence en fonction de leurs envies du moment. Quand je dis que je suis une mère gratouille, ce n’est pas pour rien ! Cela peut durer longtemps, longtemps, très longtemps …
    • Haddock qui est le moins tactile de tous, va m’effleurer le visage avec son nez.
    • Tistou se placera derrière moi, enroulera son encolure autour de mon cou et collera ses pattes avant contre mon dos ; une prise de catch’caprine!
    • Stig posera une à une ses pattes sur mes cuisses et m’attirera vers lui. Si je ne réponds pas assez vite, il me montrera avec insistance l’endroit qui nécessite mes ongles ou ira chercher la brosse. Bref, si après cela, je n’ai pas compris, c’est que je le fais exprès.
Grosse sieste en cours

S’adapter

Vous l’aurez compris, marcher avec des boucs, c’est comme marcher avec son chien. Toutefois, vous observerez plus d’animaux sauvages. Marcher avec des boucs, c’est comme marcher avec des ânes à la différence qu’ils sont plus légers et plus facilement manipulables. Lorsque vous avez des problèmes de santé comme moi, ce paramètre est non négligeable. Marcher avec des boucs, c’est marcher autrement : il faut conjuguer avec leurs rythmes (entre 1.5 et 5 km/heure) et leurs besoins.

Soit, nous ne marchons pas vite, mais ils ont, pour la plupart, une bonne endurance et de très bonnes aptitudes pour le franchissement d’obstacles. Ils ont pour moi beaucoup d’affection et sont dotés d’une excellente mémoire. Ces qualités font de mes amis, des compagnons de grandes valeurs. (NB : je tiens à préciser « pour la plupart », car Haddock n’a pas d’endurance et assez peu dynamique. D’ailleurs, je songe à lui trouver un remplaçant pour nos projets à venir.)

L’on me demande souvent, si je n’ai pas peur de partir seule et parfois durant la nuit ? Je vois ici deux questions, donc deux réponses : être seule avec soi-même et être seule dans la nature.

  • Être seule avec soi-même : en fait, je crois que beaucoup de personnes considèrent que d’être seul est le signe que quelque chose ne va pas. Me retrouver seule est essentiel pour mon bien-être, j’ai besoin de profiter de ma propre compagnie, comme un sas de décompression où l’on apprend à se comprendre. Une fois que vous avez obtenu vos clés, vous pouvez être en phase avec vos besoins, vos désirs. Je n’irai pas plus loin dans cette réflexion avec vous, ce sont mes secrets. Être seule avec soi-même relève un peu de la psychanalyse, non ?
  • Être seule dans la nature : je me sens parfois isolée mais jamais esseulée, car mes partenaires cornus sont de fantastiques sentinelles qui entendent bien mieux que moi. À la position de leurs oreilles et leurs muscles, je vois tout de suite s’il y a quelque chose d’inhabituel. De plus, je ne vois pas, pourquoi je devrais avoir peur ; en Dordogne, la nature n’est pas une puissance si hostile. Toutefois, de par mes connaissances environnementales, je n’ai ni une peur panique qui me conduirait à des comportements insensés, ni un amour inconditionnel, telle l’innocence d’un enfant. Mon objectivité face à la nature me permet d’avoir du respect pour ce qui m’entoure tout en interagissant avec prudence. J’aime la nature pour ce qu’elle est et pour tout l’imaginaire que nous avons créé autour.

Vous comprendrez que je n’ai pas le temps de m’ennuyer. D’ailleurs, comment s’ennuyer avec mes pitres poilus ? De plus, j’ai la chance d’être curieuse et de côtoyer des plantes utiles partout ! Tout au long du chemin, je mange, je froisse des feuilles, je sens, je caresse. J’essaie de n’oublier aucun sens. Enfin, comme j’ai le goût du partage et de la transmission, je prends le temps de prendre des photos pour illustrer mes articles de vulgarisation/sensibilisation.

Si je devais le refaire…

En conclusion : je ne regrette pas mon choix. Au contraire.

Partir avec eux m’apporte tellement de bien-être que j’en oublie parfois mes animations et la rédaction de mes articles sur la faune et la flore. Ne vous inquiétez pas, je vais m’y remettre. Pour revenir à la marche, mon projet de faire une centaine de kilomètres l’année prochaine à la découverte de la Dordogne est toujours d’actualité. Je dois seulement revoir ma copie, car Haddock est trop indolent. Au rythme de mon gros pépère, nous userons plus le hamac que nos souliers. C’est pourquoi pour assurer sa relève, j’ai décidé d’agrandir le troupeau. Reste encore à définir si je prends des femelles gestantes ou si je reprends des chevreaux…

Je profite de cet article pour vous souhaiter à tous une excellente année basée sous le signe du respect, de la bienveillance et un maximum de découvertes. D’ailleurs, en parlant de découverte, je posterai très prochainement un article qui a mis du temps à venir, Rando’bique à Beleymas.

A bientôt, Virginie Varlet

Merci à mon poteau Julien – eklaan_photo – pour ce joli cliché de Stig
Merci à tous ceux qui m’aident et me soutiennent dans ce projet (aventures et mésaventures comprises)
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5 thoughts on “Pourquoi Rando’bique ?”

  1. Stef dit :
    19 mars 2023 à 16 h 12 min

    Pwouah !!!! Qu.il est touchant cet article .
    et criard de vérité !!!! Par expérience, C’est exactement ce que le bouc peux apporter dans une vie ….
    Merci

    Répondre
    1. dusentieraupotager dit :
      20 mars 2023 à 12 h 46 min

      Je suis ravie. 😃.
      C’est moi qui vous remercie.

      Répondre
  2. Marylène dit :
    15 janvier 2023 à 15 h 01 min

    Ah ouui j ai oublié de vous souhaiter une belle année

    Merci pour tes bons voeux
    Nos enfants et petits petits-enfants sont notre source de bonheur !
    Bisous

    Répondre
  3. Royer dit :
    14 janvier 2023 à 20 h 29 min

    Belle lecture qui traduit bien ta passion pour les boucs et la nature !
    Un choix qui te correspond
    Bien amicalement

    Répondre
    1. dusentieraupotager dit :
      15 janvier 2023 à 11 h 27 min

      Je te remercie pour ton commentaire. Je suis ravie.
      Je vous souhaite une excellente année 2023 et profitez-bien des moments de joie.

      Répondre

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