Bonjour à tous,
Je vous propose aujourd’hui un petit focus sur la stratégie de reproduction de l’Arum d’Italie, Arum italicum et l’Arum tacheté ou Gouet tacheté, Arum maculatum de nos régions.
Pour faire simple, il commence par diffuser un doux, mais néanmoins tenace parfum de bouse de vache pour attirer quelques mouches à la recherche d’un nid douillet. Puis pour s’assurer que le message est clair, il dégage de la chaleur pour faciliter la dispersion des odeurs. Pas mal, n’est-ce pas ? Mais attendez, ce n’est pas tout !
La mouche se pose alors sur une piste d’atterrissage, grande bractée blanche ou verte, appelée spathe et descend par un épi, le spadice. Cela sent tellement « bon », qu’elle fonce dans la barrière de poils pour atteindre son objectif. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que ce système de nasse, associé à une paroi glissante l’empêcheront de remonter. Elle est prise au piège !
Mais comment va-t-elle survivre et ressortir ?
D’une part, l’arum va sécréter un liquide nourricier pour permettre aux mouches d’attendre que tous les ovaires au fond de sa chambre florale soient fécondés. Une fois l’objectif atteint, l’arum enverra le feu vert aux organes mâles pour libérer à leurs tours un pollen gluant. Les poils bloquants se flétriront et les mouches repeintes seront enfin libres.
Mais la mouche étant, jusqu’alors peu connue pour sa vivacité d’esprit, prendra immédiatement la route d’un arum voisin et se fera piéger, fécondant encore et encore les arums de la colonie.
Incroyable, n’est-ce pas ? Je les adore !
Petit + : Saviez-vous que l’Arum titan, Amorphophallus titanum, libère une odeur de chair en décomposition, détectable à une distance de 800 mètres !
A bientôt,
Virginie Varlet