En France, on compte 9 espèces de pics :
- Le Torcol fourmilier Jynx torquilla,
- le Pic cendré Picus canus,
- le Pic Vert Picus viridis,
- le Pic noir Dryocopus martius,
- le Pic épeiche Dendrocopos major,
- le Pic mar Dendrocopos medius,
- le Pic à dos blanc Dendrocopos leucotos,
- le Pic épeichette Dendrocopos minor,
- le Pic tridactyle Picoides tridactylus.
Dans la vidéo suivante, la minute nature de Julien Perrot, directeur de La Salamandre, vous aurez la possibilité de faire leurs rencontres :
Parmi eux, le pic noir est le plus grand, environ 55 cm de long pour 65 cm d’envergure. Son plumage est entièrement noir excepté une calotte rouge vif partant du front jusqu’à la nuque pour les mâles et uniquement sur la nuque pour la femelle. Le contraste de son plumage avec son œil jaune pâle lui apporte un esthétisme sans pareil.

Le pic noir a une nette préférence pour les grandes superficies boisées (200 à 500 ha) d’arbres âgés, de gros diamètres avec du bois mort en abondance comme des souches, des grosses branches et des troncs. Il y recherche les galeries d’insectes xylophages (qui mangent le bois) et les fourmis dont il est très friand. Il varie son régime alimentaire insectivore par des petits escargots, mille-pattes, araignées ainsi que des baies et graines de pin, voir d’œufs d’oiseaux.

Sa morphologie est parfaitement adaptée à son régime, puisque ses pattes sont courtes et pourvues de 4 ongles robustes et crochus, deux orientés vers l’avant, deux vers le bas, ce qui lui permet de grimper aux arbres sans difficulté. Sa queue aux plumes rigides, l’aide à prendre appui sur le tronc ou les branches. Une fois les proies repérées dans le bois ou sous l’écorce, il creuse avec son bec et projette sa très longue et fine langue visqueuse dont l’extrémité petite, plate et pointue, est ornée de petits crochets (visible dans la dernière vidéo de cet article).

Normalement, le pic adulte est sédentaire ; en hiver, il s’installe dans un ancien nid où il reste assez discret. En dehors de la période de reproduction, c’est un animal assez solitaire. Par contre à partir de janvier-février, il commence à tambouriner sur des branches creuses que l’on peut parfois entendre jusqu’à 1 km. La parade prénuptiale peut durer deux mois ; deux mois à se poursuivre, à crier pour délimiter son territoire, à prendre des attitudes typiques comme un balancement de la tête en décrivant des cercles.

L’arbre choisi par le couple doit avoir une circonférence pouvant accueillir une cavité de 25 à 50 cm de profondeur et de 21 à 22 cm de diamètre. Ils privilégient les hêtres mais peuvent également s’accommoder de chênes, peupliers ou merisiers. La création du nid se fait à deux et peut durer 1 mois. En avril-mai, la femelle pond 2 à 5 œufs dans un tapis de poussières de bois et copeaux, qui seront couvés par les deux parents pendant 12 jours. Les oisillons seront nourris de 12 à 29 fois par jour avec de grosses larves et fourmis. Au bout d’un mois, la portée quitte le nid et le couple se sépare en prenant en charge la moitié de la portée chacun. Fin juillet-début aout, les petits deviennent indépendants et chercheront un nouveau territoire à quelques km.

Pic noir male et les jeunes au nid -photo de Alastair Rae
Son talent de foreur est apprécié par les cavernicoles (chouette, martre des pins, mésanges, sitelle, guêpes, frelons, chauve-souris…) qui cherchent à accaparer ce logement de choix, quitte à parfois y chasser le propriétaire.
Concernant ses prédateurs, la martre des pins, le chat et tout autre carnivore bon grimpeur lui fait la chasse. Mais pas seulement, fut une époque l’homme considérait que les pics étaient néfastes. C’est évident que les sylviculteurs, ne l’ont pas apprécié car le pic noir niche sur la partie du tronc la plus rentable. Cependant, en considérant que le pic est assez fidèle à son nid et que la densité de population est faible (150 à 600 ha/couple), le pic n’est pas le plus grand ravageur de nos forêts. Aujourd’hui, de plus en plus de gestionnaires forestiers sont sensibilisés à l’intérêt de laisser sur pied les arbres morts pour leurs rôles dans l’écologie forestière.
Quoiqu’il en soit, d’un point de vue juridique, toutes les espèces de pics sont protégées sur le territoire français.
Pour finir, voici quelques images de la chaine Natura Faune sur YouTube, qui vous permettra d’observer le nourrissage à la loge et d’entendre son chant caractéristique.