Carte d’identité
Petits noms : Le Lierre terrestre a comme beaucoup d’autres plantes, d’autres noms, les plus connus sont Herbe de St-Jean ou Gléchome hédéracé. Cependant, vous le trouverez également sous Rondote, Rondette, Rondelotte, Lierret, Drienne ou encore Courroie de St-Jean ou couronne de terre.
Étymologie : Le mot lierre ou hederacea est sans surprise lié au mode de propagation de cette plante, qui ressemble à s’y méprendre au Lierre grimpant, mais au ras du sol, d’où terrestre. Glechoma est issu, quant à lui de glechon, faisant allusion certainement à son odeur de menthe pouillot ou glucus, signifiant doux.
Description : Il fait partie de la grande famille des lamiacées ou labiacées comme la mélisse, la menthe et l’origan.
Type de plante : Vivace, il est assez commun en France. Il sera cependant beaucoup moins présent en région méditerranéenne. Si vous êtes à la recherche de ce tapis odorant, il vous faudra inspecter des zones fraîches le long de murs, des chemins, haies et taillis aussi bien au niveau des lisières forestières que dans les parcs et jardins.
Type de sol et exposition : Il affectionne les milieux ombragés, avec peu de végétation comme des sols nus ou gazonnants avec une présence d’argile, d’humidité et d’azote.
Astuce pour la reconnaître et confusions possibles : Tout d’abord, c’est une plante basse et rampante aux feuilles presque rondes recouvertes d’un duvet doux. Mais c’est bien l’odeur caractéristique de ses feuilles, mélange de menthe, poivre et citron qui vous permettra de faire la différence avec la Bugle rampante (Ajuga Reptans), le Lamier pourpre (Lamium purpureum), les jeunes feuilles de Mauve (Malva), la Brunelle vulgaire (Prunella vulgaris), les Alliaires ou encore des plantes toxiques comme la Menthe du bois de Meehan (Meehania cordata), la Ficaire fausse-renoncule (Ficaria verna), la Véronique de Perse (Veronica persica).
Le lierre terrestre et l’Homme
Récolte
Parties utilisées : Parties aériennes (tiges, fleurs, feuilles) ou feuilles mondées.
Période de cueillette et conservation : Lorsque l’on va à la cueillette en vue d’une réserve médicinale, il est recommandé de prélever les parties aériennes du lierre terrestre au moment de la floraison et de les sécher à une température de 40°C. Cette cueillette s’effectue donc de mars à juin une fois la rosée dissipée. Vous pouvez également confectionner des bouquets que vous ferez sécher la tête en bas dans un sac pour les protéger de la poussière. Vous les stockerez ensuite dans une boîte hermétique à l’abri de la lumière et de l’humidité qui fera immédiatement noircir la plante.
Pour ma part, je préfère cueillir la plante au fur et à mesure de mes besoins. En effet, sous des climats hivernaux cléments, la plante reste en place toute l’année.
Vous pouvez également le congeler. Malheureusement, en comparaison au séchage, vous perdrez une partie de ses saveurs, propriétés et huiles essentielles.
Enfin, vous pouvez préparer un macérât dans un alcool blanc à 30° que vous laisserez infuser pendant 2 mois.
Alimentation humaine
Parties utilisées : Feuilles, tiges et fleurs.
Utilisation : Le lierre terrestre ne plaît pas à tout le monde, pour les uns il est si fort qu’il en devient repoussant, pour les autres, ce mélange de menthe, poivre et citron est un délice qu’on utilise cru en salade ou cuit en légume. Associées au chocolat, les feuilles à la saveur amère, voire âcre dévoilent tout leur potentiel.
Il pourra également remplacer la menthe dans des apéritifs et les fleurs décorent les plats aussi bien salés que sucrés.
Les jeunes feuilles hachées finement, saupoudrées sur des pommes de terre et un poisson sont un régal.
Astuce : Le lierre terrestre perd son goût à la cuisson. Il faudra également penser à cueillir les feuilles les plus jeunes, car en vieillissant, elles se chargeront de tanins, accentuant de manière considérable son amertume.
Boisson
Parties utilisées : Feuilles
Les feuilles de Lierre terrestre étaient utilisées pour aromatiser et clarifier la bière avant l’usage du houblon au XVIIe siècle.
A notre époque, on peut l’utiliser en jus d’herbe ou en saupoudrant quelques feuilles hachées dans des smoothies.
Phytothérapie
Parties utilisées : Parties aériennes (tiges, feuilles, fleurs) fraiches ou séchées.
Usage interne et externe : Infusion, inhalation, cataplasme, sirop, alcoolature, tisane.
Riche en tanin, huile essentielle, vitamine C, eucalyptol, menthol, acide caféique.
Propriétés : Antitussif, astringente, cicatrisant, émollient, expectorante, diurétique, tonique et vulnéraire.
Soigne : Asthme, bronchite, emphysème, grippe, estomac, abcès, furoncle, rhume.
Asthme : Boire 1 litre d’infusion par jour composée de 20 g de plante séchée pour 1 litre d’eau bouillante, infusée 10 mn.
Rhume : Pour soulager un rhume, je vous propose deux possibilités:
- Inhaler une infusion de 100 g de plante fraiche dans un litre d’eau bouillante, infusée 10 minutes,
- Boire un bol largement sucré au miel d’une infusion élaborée avec 20 g de feuilles pour 1 litre d’eau pendant 10 minutes.
Il pourra vous aider à combattre une bronchite, en faisant bouillir pendant 15 minutes, 10 g de la plante entière dans 250 ml de lait. Sucrer avec du miel et boire entre les repas.
Pour tonifier l’estomac, vous pouvez boire une infusion loin des repas de 50 g de plante fleurie pour un litre d’eau bouillante, infusée 10 minutes.
Pour apaiser un furoncle ou un abcès, vous avez également deux techniques possibles: Appliquer une compresse imbibée avec une décoction de 50 g à 80 g de plante pour un litre d’eau, bouillie pendant 10 mn ou positionner un cataplasme de feuilles hachées sur la zone à traiter.
Petit + Parait-il qu’au XVIIe siècle, les soignants plaçaient sur la tête des « fous » une décoction de lierre terrestre.
L’ensemble des informations indiquées ci-dessus est issu de recherches bibliographiques et/ou de pratiques personnelles. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical. L’usage de plantes n’étant pas anodin, il est conseillé de consulter votre pharmacien ou praticien avant leurs utilisations.
Toxiques: Contre-indications
Il serait contre-indiqué pour les femmes enceintes, allaitantes, les enfants et les personnes sous traitement anticoagulant à cause de l’éventuelle interaction de la vitamine C avec la vitamine K.
Cosmétiques et parfums
Parties utilisées : Feuilles, tiges, fleurs.
Usage externe : Lotion pour limiter l’acné et l’eczéma.
Vous pouvez vous laver le visage avec une décoction de 40 g de plante pour ½ litre d’eau, bouillie pendant 10 mn.
Une autre recette consiste à appliquer un cataplasme de 2 cuillères à soupe de feuilles hachées, 1 cuillère de farine d’avoine dans une cuillère de miel.
Alimentation et soins des animaux
Il y a encore quelques décennies, il était conseillé de donner des feuilles fraîches aux brebis pour les aider à agneler.
La plante serait toxique pour les reptiles. Attention de ne pas en cueillir pour nourrir vos tortues terrestres ou iguanes…
Il y aurait également des cas d’intoxication de chevaux et autres bétails, suite à une consommation excessive.
Couvre-sol
Au grand dam des jardiniers, le lierre terrestre peut parfois être envahissant. Essayons de tirer profit de ce que la nature nous offre et transformons cet inconvénient en avantage: il est donc un couvre-sol très intéressant, car il tapisse rapidement les pieds des parterres et des arbres.
Par conséquent, il saura préserver l’humidité du sol grâce à sa densité et sera un refuge pour la biodiversité du jardin
Mellifères
Le lierre terrestre est une aubaine pour les insectes en début de saison. En effet, en mars-avril, il apportera le nectar nécessaire aux abeilles, bourdons, papillons, qui par la même occasion en profiteront pour butiner et polliniser toutes les fleurs du jardin-potager.
Ornementales
Bien que ce soit une espèce sauvage, rien ne vous empêche de prélever quelques stolons dans la nature pour les repiquer dans votre jardin ou dans une composition florale suspendue. D’ailleurs, vous pourriez également ajouter la variété ornementale panachée verte et blanche qui apportera de toute évidence une touche de fraîcheur.
Croyances et coutumes
Le lierre terrestre était utilisé dans les rituels de magie blanche, car elle redonnait de la vigueur aux jeunes mères venant d’accoucher. Nous placions alors sous le lit une gerbe protectrice.
Culture
Plantation
Espacement final : 30 cm en tout sens
Variété cultivée : Le lierre terrestre panaché ou glechoma hederacea varigata est une variété ornementale assez connue en couvre-sol ou en suspension. Il est en tout point similaire à son homologue sauvage, excepté la couleur de ses feuilles panachées de blanc. Il sera du plus bel effet sur les compositions murales, car ses stolons en tombant, formeront une avalanche vert et blanc.
Durée de culture et plantation : Les lierres terrestres sauvage et panaché sont des vivaces assez faciles à vivre, qui une fois implantés, n’auront quasiment plus besoin de vous. Cependant, pour avoir l’esprit tranquille, il faudra l’installer de préférence en automne ou au printemps en situation mi-ombragée ou au soleil, seulement si le sol reste constamment frais. Il appréciera les sols frais, voire humides (mais non gorgés) et surtout riches en matière organique.
Il se mariera bien avec des hostas, du lierre grimpant, consoude, géraniums vivaces, astilbes ou violette.
Pique-assiette : Il est assez résistant aux maladies et au froid (-20°C), mais les jeunes feuilles feront le délice des escargots et limaces.
Semis
La division des souches et le bouturage sont si simples à réaliser que le semis serait une perte de temps.
Division
Comme le lierre terrestre se développe très rapidement, vous pouvez diviser les souches en automne avec une bêche en prélevant (en dehors des périodes de gel) les stolons enracinés aux extrémités des plantes mères. Cela ne nuira aucunement à la plante. Il n’y aura plus qu’à les replanter à l’endroit désiré en arrosant copieusement et régulièrement pendant les premières semaines.
Bouturage
La technique du bouturage est un peu plus complexe, mais rien d’insurmontable en soit. Il faudra prélever des bouts de tiges de 5 à 8 cm en février-mars à la base du pied mère. Ce fragment devra comporter 4-6 feuilles. Tremper ensuite la bouture dans une hormone de bouturage et repiquer immédiatement dans un pot que vous recouvrirez d’un sac plastique. La température devra être comprise entre 15°C et 19°C pendant 3 semaines. Les boutures pourront être placées en terre ou en potée en avril, il faudra cependant prendre garde aux escargots, limaces.
Marcottage
Le marcottage se fait naturellement chez cette plante, c’est pourquoi la division est si facile.
Taille
Il n’y a pas de taille à apporter à cette plante qui reste tapissante. Cependant, comme elle peut se montrer envahissante, vous pouvez supprimer les stolons en hiver et printemps. Cette opération est assez rapide.
Il supporte très bien la tonte au grand dam des partisans des greens.
Conseils
Lors de la plantation, pensez à ajouter du compost ou terreau au pied de la plante et arrosez copieusement.
Maintenez le sol frais en été.
