Bien qu’il fasse partie des membres les plus colorés de la famille des corbeaux, le geai des chênes est en fait assez difficile à observer en forêt. Grand timide, il s’éloigne rarement du couvert des arbres. Par contre, soyez en sûr, vous l’entendrez, car c’est une des plus efficaces sentinelles et les animaux le savent bien. Au moindre cri d’alerte, tout le monde se cache.
La vidéo ci-dessous vous permettra d’associer le son à l’image. Avis aux oreilles mélomanes, lorsqu’il cacarde, cajole, frigulote ou jase, la mélodie est quelque peu disgracieuse.
Comme vous pouvez le constater, cette panoplie de chants, sifflements et cris est assez variée. Mais ce n’est pas tout, car il est également capable d’imiter d’autres animaux comme le chat ou la buse variable pour se protéger des prédateurs.
D’ailleurs, son nom scientifique est clairement en lien avec sa réputation d’oiseau bruyant (Garralus = bavard). Glandarius, quant à lui, est lié à son péché mignon, sa gourmandise pour les glands de chêne.

Le geai des chênes peut, si vous n’êtes pas trop loin d’un lisère de bois, s’approcher des mangeoires hivernales pour piocher dans les grains de maïs, cacahuètes et noix. Mais, il aura toujours une préférence pour les glands, châtaignes, faines et noisettes. Comme tous les corvidés, il est omnivore et nourrira ses petits avec un menu principalement composé d’insectes, petits rongeurs, lézards, amphibiens. S’il croise sur son chemin des œufs ou des oisillons, il ne détournera certainement pas les yeux et prélèvera ce dont il a besoin.

Le geai est une des rares espèces d’oiseaux qui thésaurisent. Ce mot barbare signifie qu’il fait des stocks de provision pour l’hiver, tout comme l’écureuil. Il inspecte soigneusement les glands et faines afin de sélectionner les plus murs, exempts de maladies et insectes. Il les stocke alors dans une poche sous son bec et part les cacher dans la forêt sous des racines, des tapis de mousses et des feuilles. Il est même capable de déposer des cailloux pour faire des repères visuels. Il a été estimé qu’un seul individu pouvait cacher plus de 4000 glands chaque année. Comme il ne les mangera pas tous, il contribue ainsi au reboisement des forêts françaises et européennes. C’est donc un bon auxiliaire pour le forestier.

Pour l’observer, il est plus simple de se promener dans les parcs et jardins qu’en forêt. Son plumage étant caractéristique, le différencier est assez facile grâce ses couleurs bien distinctes. Cet oiseau de la taille d’une tourterelle est brun rosé sur le dessus et brun clair sur le dessous. Le haut de sa tête est strié et son bec noir est suivi d’une sorte de moustache de la même couleur. Ce sont surtout ses ailes qui attirent l’œil car, les plumes se parent d’un joyau bleu ciel, barré de bleu sombre sur un fond noir et blanc. Trouver une de ces plumes est un trésor que je garde précieusement!
Bonnes observations à tous!