Tout le monde connait la mâche, cette minuscule salade d’hiver douce et savoureuse cultivée par les maraîchers et les jardiniers. Cependant, saviez-vous que son ancêtre sauvage se trouve partout en France, il suffit de se pencher pour la cueillir. Et bonne nouvelle !!!! C’est le moment !!!!! Focus sur la mâche du potager et la mâche des champs…
Carte d’identité
Petits noms : La mâche est connue sous divers noms, doucette, doucette du potager, mâche cultivée, mâche du potager, mâche potagère, poule grasse, oreillette, rampon, valérianelle potagère et j’en passe.
Étymologie : Valerianella signifie petite valériane car elle fait partie de la famille des Caprifoliaceae (anciennement Valerianaceae). La traduction de valo étant « être en bonne santé », pourquoi s’en priver…
Elle porte également le nom de Valerianella olitoria.
Description :
Plante herbacée bisannuelle basse de 10-15 cm lors du premier stade de développement, puis 40-50 cm au moment de la floraison.
Type de plante : Sauvage ou cultivée. Annuelle ou bisannuelle à croissance rapide.
Type de sol et exposition : Elle est rustique et accepte à peu près tous les sols en France. Cependant, en culture, pour obtenir des salades tendres, il est préférable de lui apporter de la fraîcheur, un sol riche en humus et un peu ferme.
Variétés : La mâche étant cultivée depuis plusieurs siècles, il existe une multitude de cultivars, souvent locaux. Je vous citerai ici des anciennes variétés:
- Dorée: Les feuilles centrales ont une couleur jaune sous certaines conditions. Bonne résistance à la montaison en fin d’hiver.
- Coquille de Louviers : Une petite rosette verte foncée en forme de cuillère. Résistante au froid. Sensible à l’oïdium. Feuillage un peu plus difficile à laver, mais délicieusement ferme.
- Verte d’Étampes : Bonne production pour cette rosette verte foncée compacte aux feuilles arrondies épaisses et charnues. Elle est très rustique et fane lentement.
- Verte à cœur plein : Croissance rapide pour cette petite rosette verte compacte aux feuilles lisses et arrondies. Gout de noisette.
- Verte de Cambrai : Variété tardive, bonne résistance au froid et très productive. Les feuilles vertes foncées sont lisses, larges et épaisses. Bonne résistance aux maladies.
- À grosses graines : Variété productive à feuilles ovales et tendres. Elle est très goûteuse.
Il existe deux types de mâche qui se cultivent à des périodes différentes : les mâches à grosses graines et les mâches à petites graines. Cf Culture – Semis
Confusions possibles : Il existe une trentaine d’espèces sauvages de valerianella en France métropolitaine qui sont difficiles à reconnaître sans connaissance botanique spécifique. Cependant, aucune n’est toxique.
La Mâche et l’Homme
Récolte
Parties utilisées : Feuilles.
Selon FranceAgriMer, la France est le premier producteur européen, produisant en moyenne 33 000 tonnes de mâches par an, ce qui correspond à 220 millions de barquettes de 150 g mis sur les étalages. Les pays de la Loire fournissent 84% de la production nationale.
Période de cueillette : Les jeunes rosettes sauvages se ramassent en automne et hiver. Les rosettes cultivées se cueillent d’octobre à juin.
Conservation : Frais dans le bac du réfrigérateur pendant quelques jours entourés d’un linge humide.
Alimentation humaine
Parties utilisées: Feuilles.
Utilisation : cru ou cuit.
Salade de mâche aux pommes et céleri-rave
Pour commencer faire une vinaigrette avec 1/2 cuillère de moutarde, du vinaigre de cidre et de l’huile, 1 petite cuillère à café de miel, du fromage blanc ou de la crème fraîche. Râper 75 g de céleri-rave et couper en petit dé une pomme avec sa peau. Y ajouter quelques cuillères de vinaigrette et laisser reposer pendant 1/2 heure. Enfin incorporer ce mélange de fruit-légume à la mâche. Il n’y a plus qu’à servir et y ajouter des noisettes, des pignons de pin ou tout autre décoration pouvant ajouter une texture croquante.
Soupe de mâche
Pour 4 petits bols, on commencera par faire fondre dans une casserole 50 g de beurre. Y faire revenir 150 à 200 g de mâche, puis 200 g de pomme de terre pelée et coupée en petits dés, une petite pincée de sel et poivre et enfin 1 litre d’eau. Laisser mijoter environ 30 mn et mixer. Il est temps d’ajouter 250 ml de crème épaisse. Il n’y a plus qu’à se servir et se régaler.
Astuce : Pour nettoyer la mâche, ajouter 1/2 verre de vinaigre blanc au bain de votre salade. Au bout d’une minute ou deux, les éventuels insectes se détacheront des feuilles.
Astuce : Pas de gâchis! La mâche se cuisine également à la façon des épinards. Alors au lieu de la mettre au compost lorsqu’elle se flétrie, autant la placer dans une poêle avec un pointe de crème.

Parties utilisées: Feuilles
Smoothie détox d’hiver
C’est le moment de sortir le blender et l’économe pour se préparer deux grands smoothies !!! Pour commencer, couper en petits morceaux 4 poignées de mâche, 1 banane, 1 poire. Y ajouter le jus d’une mandarine, 1 pincée généreuse de gingembre et l’équivalent de 2 verres d’eau. Mixer tout cela. Il se conservera 2 jours au réfrigérateur dans un récipient en verre hermétique.
Phytothérapie
Parties utilisées: Feuilles dans l’alimentation courante.
Usage interne
Riche en fibres (régule le transit intestinal), chlorophylle (détox), vitamines A (peau, croissance, cicatrisation des plaies), B9 (sommeil, anti-stress), C (35mg/100g), fer (1.7 mg/100g) , zinc, magnésium (13 mg/100g), calcium (35mg/100g), oméga 3.
Propriétés : Laxative, dépurative, émolliente.
Petit + Sa consommation est tout à fait adaptée pour les personnes souhaitant perdre du poids car elle compte seulement 20 calories pour 100 g.
L’ensemble des informations indiquées ci-dessus est issu de recherches bibliographiques et/ou de pratiques personnelles. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical. L’usage de plantes n’étant pas anodin, il est conseillé de consulter votre pharmacien ou praticien avant leurs utilisations.
Couvre-sol – Engrais vert
Parties utilisées : Plante entière
La mâche est une des rares plantes du jardin d’hiver. Elle couvre alors le sol et évite ainsi à la terre de rester nue.
Les plants qui n’auront pas été consommés pourront être enfouis au printemps si vous ne souhaitez pas qu’elle se ressème.

Coutumes
Initialement, la mâche est une plante sauvage récoltée par les paysans du moyen-âge dans les champs de blé, les vignes pour garnir les assiettes hivernales. Elle était surtout consommée cuite à la manière des épinards. Même à la fin du XVIIème siècle où l’on commence à la cultiver dans nos jardins, les habitudes n’avaient pas changé. Il faudra attendre le XIXème siècle pour que nous dédaignons la manger crue en guise de salade.
Culture de la mâche
Associations positives : La mâche se plait avec tous les légumes car ils lui apportent l’ombre nécessaire à sa germination. Son faible encombrement est un atout pour le semer en culture intercalaire comme le poireau et chou.
Durée de culture: 2-3 mois à partir du semis. Quand la plante commence son cycle de floraison, les feuilles deviennent amères. La plante résiste généralement à -10°C. Il est préférable de faire des semis successifs afin d’assurer une récolte pendant toute la saison.
Récolte : Pour ensemencer 1 m², compter environ 3 gramme de graines. Vous récolterez les jeunes rosettes au stade 8-12 feuilles. On peut cueillir des touffes entières ou couper au couteau à 5 cm du sol, ce qui permettra de récolter la repousse.

Porte graines : A partir du semis de septembre, choisir de beaux plants vigoureux et indemnes de maladies. Après la floraison en mai, récolter les plantes entières jaunies début juin.
- Soit vous placez les plantes sur un tissu et vous laissez mûrir. Une fois bien sec, secouez vigoureusement les plantes pour récolter les précieuses graines que vous utiliserez dans 2 ou 3 ans.
- Soit vous les mettez la tête en bas dans un grand sac en papier et vous secouerez une fois sèchées.
Après avoir trier minutieusement les débris, laisser sécher votre récolte encore quelques jours dans un lieu bien sec. Il n’y aura plus qu’à mettre en sachet et attendre 2 ou 3 ans.
Vous pouvez également la laisser se ressemer toute seule car ce n’est pas une plante de grande ampleur.
Pique-assiette : Oïdium, rouille, mildiou, bactériose, vers gris, limace et mouron des oiseaux, passereaux.
Les maladies fongiques s’installent plus facilement en sol humide si les plants sont trop serrés.
Semis
Semis possible en pot, jardinière, pleine terre, châssis ou tunnel.
Graines/gr : 1000 Durée germinative : 5 ans. Les graines légères, grisâtres et globuleuses germeraient mieux à partir de la seconde année.
Tps de levée : 8 jours à 15°C et 10 jours à 10°C. Au dessus de 20°C, la germination est hasardeuse.
Prof. semis : 5 mm maxi
Espacement final sur la ligne : 10-15 cm Espace inter- lignes : 15-20 cm
Le semis en place est, il me semble sans conteste, la technique la plus appropriée pour obtenir de la salade d’hiver.
2 techniques sont possibles : à la volée ou en lignes, en place ou sous tunnel.
A la volée : Il vous faudra projeter les graines de manière la plus homogène possible sur toute la surface à ensemencer. Par contre, il sera nécessaire d’éclaircir pour obtenir un plant tous les 15 cm en tous sens. Ces plants seront alors repiqués un peu plus loin.
En lignes : Faire un sillon d’une profondeur de 5 mm maximum et placer y les graines tous les 5 cm. Les différents sillons seront espacés de 15-20 cm. Recouvrir de terre et tasser avec un rouleau à pâtisserie, une planche de bois ou avec le dos d’un râteau large. Quand les pousses pointent le bout de leurs nez, éclaircir pour ne laisser qu’un plant tous les 10 cm et repiquer les autres sur une autre ligne.
Il faudra ensuite arroser d’une pluie fine régulièrement pendant au moins 2 semaines pour maintenir le sol frais. Ce bassinage devra absolument être léger mais régulier pour éviter d’emporter les graines par ravinage.

Période de semis : Pour s’assurer d’avoir une récolte 7-8 mois sur 12, il suffit d’étaler les semis de la manière suivante :
- Semer début août dans un environnement frais en arrosant un peu au début pour une récolte en octobre-novembre.
- Semer à partir de début septembre jusqu’en octobre (voir novembre pour les régions aux hivers doux) pour une récolte de décembre à mars.
- Un semis sous serre en février pour faire ses propres mottes est possible. Compter 3 graines par motte/godet à repiquer fin mars-début avril.
- Semer en mars-avril pour une récolte en mai-juin.
La mâche à grosse graines est moins résistante au froid. Comme elle se développe rapidement, c’est elle qui ouvrira le bal des semis en août/septembre et le clôturera en mars/avril.
La mâche à petites graines recense des variétés à croissance lente, mais beaucoup plus résistantes au froid. Elle se sèmera donc en septembre/octobre voir novembre dans le sud.
Astuce :
Il est possible de la semer directement en place dans une culture existante car il ne sera pas nécessaire d’ameublir le sol pour qu’elle s’installe.
Elle n’aime pas germer en plein soleil, semer sous une culture qui lui apportera de l’ombre ou la protéger sous une cagette que vous retirerez lorsque les tendres feuilles feront leurs apparitions.
Eviter de bêcher ou trop ameublir le sol, car elle préférera un sol tassé. Vous pouvez également tasser vous-même le sol avant le semis.

Plantation
Certaines jardineries proposent des barquettes de plants. Pourquoi pas, mais la réalisation de semis vous coûtera bien moins cher et vous ne gagnerez que 3 semaines tout au plus. Cependant dans les régions où les rayons de soleil sont ardents, cela peut être avantageux pour une plantation en août et septembre.
Conseils
Elle poussera après n’importe quel légume sans apport de fertilisant.
Par grand froid, pailler avec des feuilles mortes, de la paille ou un voile d’hivernage.
Pour gagner du temps de lavage, vous pouvez faire un apport de sable grossier à même le sol. Cela diminuera les éclaboussures de terre sur le feuillage.
Très intéressant. Pouvez vous me dire sur quels terrains poussent mâche ? Chez nous, sols très calcaires..
Et avez vous des photos de mâche sauvage, s’il vous plaît ?
Cordialement
Bonjour,
La mâche s’accommode de tous les sols. Même un sol calcaire ne lui fera pas peur, au contraire, du moment qu’il y ait un minimum de substrat pour s’enraciner et un taux d’humidité suffisant.
Je n’ai pas de photos personnelles de mâche sauvage. Toutefois, je peux vous en faire dès que je croiserai son chemin.
En attendant, je vous transmets le lien vers les photos du site TelaBotanica:
https://www.tela-botanica.org/eflore/?referentiel=bdtfx&niveau=2&module=fiche&action=fiche&num_nom=70673&type_nom=&nom=&onglet=illustrations
Au plaisir,
Virginie
Bonjour,
Je vous ai envoyé par mail un cliché d’une mâche sauvage, prise ce matin.
En espérant que cette photo éclairera votre lanterne,
Excellente journée,
Virginie