Saviez-vous que la belette est le plus petit carnivore d’Europe ? Pourtant la taille ne fait rien à l’affaire car, c’est une intarissable et hyperactive chasseuse. Souvent perçue comme indésirable, elle est cependant une alliée insoupçonnée. Tentons de la comprendre pour cohabiter en toute sérénité.

Tout d’abord, il s’agit d’un mustélidé, comme la martre, la fouine et l’hermine. Essentiellement carnivore, sa liste des mets se compose essentiellement de campagnols, souris et mulots (60 à 80%). Elle complète son régime par des oiseaux, des œufs, des petits lapins et enfin quelques insectes et lézards pour le dessert. Son corps si longiligne lui permet de se glisser dans les galeries des rongeurs et peut se faufiler dans des trous comme une pièce d’1€; Cela laisse peu de chances à ses proies.

En France, on la trouve quasiment partout, là où il y a des proies, elle s’installe. Cependant, elle affectionne davantage les régions bocagères, dans les prairies, champs et bois, des plaines jusqu’en montagne. Pour construire ses gites, elle utilise le terrier d’une de ses victimes ou une anfractuosité de mur, une souche, etc…. Son nid est tapissé de poils de ses proies et de feuilles mortes où elle y met au monde une portée de 1 à 9 petits en avril-mai et/ou en juillet-août. Le nombre de bébés sera lié à la quantité de rongeurs à disposition et aux réserves qu’elle aura pu cachées. Seule la femelle s’occupe de ses petits, de la gestation (34 à 37 jours) à l’apprentissage des rudiments de la chasse (jusqu’à leurs trois mois).
Une fois les petits émancipés, la belette reprendra sa vie solitaire sur un territoire d’1.5 à 1.8 ha, alors que le mâle prospecte sur 7 à 15 ha. La superficie du territoire peut être beaucoup plus petit si la population de rongeurs est importante. Pour délimiter leurs territoires, elles communiquent par des marques odorantes et en cas de danger par des sifflements aigus et de brefs aboiements.

La belette vit maximum 3 ans. La mortalité est de 60 % la première année et 90 % la seconde. En effet, au vue de sa petite taille, ses réserves énergétiques sont tellement limitées qu’une disette de plusieurs heures lui serait fatale; c’est pourquoi, elle vit aussi bien la nuit que le jour. Elle doit absorber quotidiennement l’équivalent d’un tiers de son poids pour survivre (environ 1 à 3 mulots). Par conséquent, c’est un auxiliaire précieux pour la lutte contre les rongeurs. Cependant, son appétit entraine parfois des attaques dans les basses-cours, ce qui lui aggrave sa réputation. Au vu de sa petite taille, la prédation par les rapaces, chats, chiens, renards n’est pas négligeable. Enfin indirectement, nous sommes des nuisibles de deux manières. Premièrement, en utilisant des raticides, nous limitons le nombre de proies, ce qui donnent, au passage, des arguments pour se rapprocher des basses-cours. Deuxièmement, nous les tuons lorsqu’elles se nourrissent de souris empoisonnées. La belette est tout comme ses rongeurs de prédilection très sensibles aux anticoagulants.

Un peu d’histoires…. Un peu de folklore… un peu d’imagination.
Belette viendrait de petite belle et dans d’autres pays européens, petite fiancée, belle petite bête, petite marraine ou petite femme. « Belette » s’emploie aussi en français pour désigner affectueusement une jeune fille ou une femme charmante.
Dans le Tarn, il était dit que si on tuait une belette suitée, toute la nichée viendrait manger le linge jusque dans les armoires de la maison. Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés et traditions populaires, 1856.
