Carte d’identité
Petits noms : Le souci officinal est communément appelé grand souci ou souci des jardins, en opposition au souci des champs Calendula arvensis. À l’époque médiévale, dans les jardins des simples, il portait le doux sobriquet de Solsequiam ou fleurs de tous les mois.
Étymologie :
Calendula serait issu du mot latin Calendae, signifiant premier jour de chaque mois, un lien direct avec le mot calendrier. Il y a de grande chance que ce soit une référence à sa présence quasi-constante sur le Bassin Méditerranéen.
Officinal fait, quant à lui référence aux officines, autrement dit les pharmacies des temps anciens. Par conséquent, une plante officinale est une plante utilisée pour la fabrication de remède, préparation médicamenteuse.
Description :
Type de plante : Annuelle
Type de sol et exposition : Si vous lui offrez du soleil, il saura vous le rendre au centuple par une floraison abondante et, cela quasiment toute l’année (hors période de gel). Même avec une ombre partielle et un sol pauvre, il arrivera à s’épanouir. Il a de plus la capacité d’accepter les sols légèrement salés, alors profitez de cette faculté pour le planter en bord de mer.
Variétés : Les jardiniers, ne pouvant s’empêcher d’embellir leurs quotidiens, ont créé de nombreuses variétés de souci aux couleurs chatoyantes. Je peux vous en citer quelques-unes :
- Souci Baby Orange : Très jolies fleurs orangées simples
- Souci Bonbo Orange : Fleurs oranges de 20 à 30 cm
- Souci d’Ollioules : Grandes fleurs jaunes ou oranges au coeur vert d 50 cm
- Souci Estérel : Grosses fleurs doubles orange intense de 50 cm de haut
- Souci Orange Porcupine : 60 cm de haut pour des fleurs doubles aux pétales pointues
- Souci Anagoor : Grandes fleurs doubles mais naines, orange brillant au centre brun

Confusions possibles : On trouve dans la nature le souci des champs, souci des vignes ou souci sauvage, Calendula arvensis dont les fleurs sont beaucoup plus petites, environ 1.5 cm. Sur le pourtour méditérranéen, on peut également rencontré le souci étoilé, calendula stellaris, mais pas de panique en cas d’erreur de cueillette, les deux ont les mêmes propriétés que le souci des jardins.
Beaucoup confondent le souci avec l’œillet d’Inde, Tagedes patula. Cependant, vous remarquerez ci-dessous que les feuilles sont tout à fait différentes.

Le souci et l’Homme
Récolte
Parties utilisées : Feuilles, fleurs, pétales, graines, boutons floraux, pistils.
Période de cueillette : Les fleurs, boutons floraux, graines et feuilles se récoltent du début d’été aux premières gelées en fonction de la région.
Petit + Certains utilisent pour récolter les fleurs un peigne à myrtilles.
Conservation : Les fleurs juste écloses se conservent en macérât, en teinture ou séchées. Le mieux est de les sécher tout de suite après la récolte sur un tissu ou un papier à 80°C en veillant à ne pas les superposer et à l’abri de la lumière. Vous reconnaîtrez une plante séchée de bonne qualité à sa couleur. Pour les préserver du temps qui passe, il faut choisir un contenant hermétique opaque, car en absorbant l’humidité, elles perdront leurs couleurs, saveurs et risqueraient de pourrir.
Les feuilles se conservent 2-3 jours au réfrigérateur, mais autant se servir dans le jardin au fur et à mesure de nos besoins.
Les boutons floraux peuvent être confits au vinaigre comme les câpres.
Alimentation humaine
Il est vrai que l’on connaît davantage le nom de calendula en pharmacie qu’au restaurant et pourtant, ce serait dommage de ne pas profiter de ses couleurs vives pour égayer ou relever nos plats…
Parties utilisées: Pistils, pétales, feuilles, fleurs et boutons floraux.
Utilisation : Cru ou cuit.
Les pistils étaient utilisés par les Romains sans le sou à la place du safran. Vous pouvez aromatiser un vinaigre quelques minutes. Ce vinaigre aura pris une agréable teinte orangée et une subtile saveur piquante.
Les fleurs et les pétales apporteront une légère touche piquante, un peu comme le radis, mais miélée.
En mélange avec un mesclun, les feuilles crues surprendront votre palais avec sa saveur acidulée.
Les boutons floraux mis dans du vinaigre feront un excellent substitut de câpre.
Astuce : Vos salades, soupes, riz, beurre, crèmes, fromages et œufs profiteront également de son pouvoir tinctorial.
Phytothérapie
Parties utilisées : Fleurs fraiches ou séchées peu après leurs éclosions, teinture mère, huile essentielle, comprimés, crèmes, macérât, homéopathie.
Usage interne et externe
Riche en flavonoïdes, polyphénols, triterpendioles, saponines, huile essentielle, caroténoïdes et xanthophylles.
Propriétés : Analgésique, antiseptique, anti-inflammatoire, antispasmodique, astringent, bactéricide, cicatrisant, drainant, emménagogue, émollient (adoucissant), œstrogène léger, purifiant, sudorifique, tonique.
Soigne : Acné, blessure, brûlure, contusion, cor, coup de soleil, coupure, douleur menstruelle, engelure, érythème fessier, furoncle, gastrite, hémorragie, inflammation et irritations cutanées, lèvres gercées, mamelons irrités, ménopause, morsure, pied d’athlète, piqûre, varice, verrue.
Petit + Si vous investissez dans des plantes séchées, veillez à ce que les couleurs soit toujours prononcées : c’est un gage de propriétés conservées.
Comment préparer une teinture-mère ?
Prendre un bocal. Placer-y les fleurs bien tassées et recouvrir avec 3 fois le volume d’alcool à 40°. Oublier-le pendant une dizaine de jours, puis filtrer. Conserver cette teinture-mère dans un récipient hermétique au réfrigérateur ou dans un endroit frais et sombre.
Remèdes
En cas d’anémie, boire une infusion de souci.
Pour soulager les brûlures légères, appliquer un cataplasme de fleurs fraiches hachées sur la zone irritée.
Si vous vous êtes pris un vilain coup avec apparition d’ecchymose, vous pouvez appliquer une compresse avec une infusion de fleurs et feuilles de souci à raison de 30 g de fleurs séchées pour 1 litre d’eau bouillante, infuser 10 mn.
Une petite plaie ou une blessure légère pourra cicatriser plus rapidement en réalisant des lavages avec une infusion, une teinture ou un baume. Pour soigner les engelures, il faudrait appliquer sur la zone un cataplasme tiède de fleurs bouillies.
Si vous vous faites piquer par un insecte, ramasser quelques feuilles et frotter la zone avec les feuilles froissées.
Si vous avez des cors, des durillons ou des verrues, appliquer des feuilles fraiches.
Contre les furoncles, boire 2 tasses par jour d’une infusion à raison de 50 g de fleurs séchées pour 1 litre d’eau bouillante, infuser 10 mn.
L’ensemble des informations indiquées ci-dessus est issu de recherches bibliographiques et/ou de pratiques personnelles. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical. L’usage de plantes n’étant pas anodin, il est conseillé de consulter votre pharmacien ou praticien avant leurs utilisations.
Toxiques: Drogues, Poisons et Contre-indications
Sédatif et chirugie : Le calendula pourrait attiser l’état de la somnolence lorsqu’il est pris avec des sédatifs. C’est pourquoi, si vous avez programmé une intervention chirurgicale, il est recommandé d’arrêter son utilisation 2 semaines avant la date, même s’il ne s’agit pas d’une anesthésie générale.
Grossesse et allaitement : Certains écrits avertissent que la prise de calendula par voie orale serait dangereuse pour le bébé et pourrait provoquer une fausse-couche. D’autres annoncent par mesure de sécurité, de ne pas l’utiliser en externe tant que des études scientifiques poussées, n’apportent pas de preuves fiables de sécurité au moment de l’allaitement.
Allergie aux astéracées ou composées : Si vous avez des réactions allergiques en présence des plantes tels que le tournesol, l’endive, l’ambroisie ou la laitue, restez prudent car le souci fait partie de cette famille.
Un usage prolongé de teinture-mère peut provoquer des irritations.
Cosmétiques
L’industrie des cosmétiques emploie largement les extraits de souci pour l’élaboration de crème, lotion, gel, shampooing… pourquoi pas vous ?
Parties utilisées : Fleurs
Usage externe : Savon, teinture cheveux, peau
Il est possible d’éclaircir les cheveux en mélanger trois parts égales de souci, camomille et curcuma dans deux tasses d’eau bouillante. Après 20 mn de repos, filtrer et appliquer sur vos cheveux. Prenez un livre et attendez encore 20 mn. Après rinçage, si vous considérez que ce n’est pas suffisant, recommencer l’application et entamer le chapitre suivant avant le prochain rinçage.
Pour la peau, le souci est connu pour ses propriétés d’hypotenseur superficiel; autrement dit, il vous aidera à dynamiser votre teint en apaisant les peaux gonflées ou irritées.
Vous pouvez également fabriquer vous-même votre démaquillant pour peaux grasses facilement. Il vous suffit d’infuser pendant 10 minutes, 50 g de fleurs pour 1 litre d’eau bouillante. Après refroidissement, il n’y a plus qu’à l’appliquer. Par contre, il est important de conserver ce mélange au réfrigérateur entre les utilisations.
Crème adoucissante pour les mains et les ongles : Portez à ébullition 10 cl d’huile d’olive et une bonne poignée de fleurs séchées. Dès les premiers bouillons, coupez tout et laissez infuser pendant 15-20 minutes. Filtrer le mélange et presser les fleurs pour en extraire tous les principes actifs. Si vous souhaitez épaissir le mélange, vous pouvez ajouter 10 g de cire d’abeille et quelques gouttes d’huile essentielle de citron.
Personnellement, je ne porte pas à ébullition l’huile, mais laisse macérer pendant 48h avant de filtrer. J’obtiens donc un macérât tout aussi efficace que je conserve au réfrigérateur.
Alimentation et soins des animaux
Les vétérinaires l’utilisent en homéopathie en guise d’antiseptique externe.
En cas de contusion pour tous les animaux, appliquer en compresse 25 gouttes de teinture mère diluées dans un verre d’eau.
En cas de piqûres, plaies ou brûlures, appliquer un mélange en parts égales d’eau de chaux, d’huile d’olive et de teinture mère.
Dans le Maghreb, il serait monnaie courante d’en donner aux chevaux de course pour stimuler leur circulation sanguine.
Les feuilles peuvent, tout comme les humains être utilisées pour le traitement des verrues.
Engrais vert
Une expérience en Russie a eu lieu sur une culture de fraise infestée de nématodes. En utilisant le souci comme engrais vert, le pourcentage de plants infestés est passé de 78.7% à moins de 15%.
Compagnes, Répulsives et Bio-indicatrices
Le souci est le compagnon idéal, il attirera les prédateurs naturels, tuera les nématodes et repoussera les pucerons. Plantez-le près de vos cultures, tout le monde s’en portera mieux.
Si vous rencontrez naturellement le souci chez vous en grande quantité, cela pourrait indiquer que votre sol est légèrement compact, de faible profondeur, riche en base, dit basicole.
Mellifères
Le souci est un atout de poids pour les abeilles car sa longue floraison tardive apporte une source de nectar non-négligeable en automne et en fin de saison.
Ornementales
En plus d’apporter des couleurs chaleureuses au jardin, les fleurs permettent la confection de jolis bouquets tout au long de l’été. En vase, vous pourrez profiter de sa floraison pendant environ deux semaines. Si votre objectif principal à la plantation est d’obtenir des fleurs coupées, il faudra penser à apporter un taux d’humidité constant et élevé pour faciliter l’allongement des tiges.
Le souci compose souvent les mélanges de jachères fleuries. Sa résistance à la sécheresse en fait, de toute évidence une plante idéale pour les jardins sauvages.
Tinctoriales
Parties utilisées : Pétales ou sommités fleuries
Les fleurs séchées permettent d’ajouter un peu de couleur jaune/orangée au plat salé et sucré, mais également au savon artisanal.
Le souci serait utilisé en Azerbaïdjan pour teindre la laine. Avec de l’alun en guise de mordant, vous obtiendrez une teinte vanille très douce.
Croyances et coutumes
Le souci serait le symbole de l’inquiétude, du chagrin et des reproches. Est-ce dû à la légende de la jeune Caltha qui épris d’Appolon suivait les rayons de lumière chaque jour? À force, elle mourut brûlée et de cette passion naquit le souci. Ces Grecs anciens avaient vraiment l’art de la tragédie!
Une croyance dit qu’en tressant une guirlande de fleurs de souci, vous empêcherez le mal de rentrer dans votre demeure.
Avis aux ophtalmologues : il suffirait de regarder intensément le souci pour régler les problèmes de vue. Si c’était si simple…
La superstition suivante s’adresse aux jeunes filles… Si vous n’avez pas encore connu l’amour, alors marchez pieds nus dans des soucis… par enchantement, vous comprendrez alors le langage des oiseaux.
Trêve de plaisanterie et revenons à la réalité, Charlemagne souhaitait que les moines partout dans ses domaines royaux cultivent le souci (parmi une centaine d’autres plantes) pour ses propriétés médicinales afin de soigner les gens des campagnes. Je fais référence ici au Capitulaire de Villis.
Culture
Associations positives :
Les tomates apprécieraient la compagnie des soucis, tout comme les carottes, haricots, pois, asperges et laitues qui profiteront de ses bienfaits insectifuges contre les pucerons.
D’autres part, attirant de nombreux insectes pollinisateurs et prédateurs naturelles, il saura être un atout pour toutes les plantes produisant des fruits.
Associations négatives : Aucune recensée.
Récolte : D’avril à novembre pour les fleurs et de mars aux gelées pour les feuilles. Il accepte toutefois quelques gelées passagères jusqu’à -3°C.
Dans les régions aux étés chauds et secs, il est possible que le souci stoppe momentanément sa floraison. Mais elle repartira de plus belle en automne, voire en hiver pour les régions au climat méditerranéen.
Pique-assiette : Le souci peut être comme la majorité des semis réduit à néant en cas d’attaque de la fonte des semis. Au stade plantule, les limaces n’hésitent pas à se faire plaisir et une fois adulte, ce sont les aleurodes, les chenilles qui peuvent grignoter la plante. Mais, au vu de sa vitesse de croissance, ce n’est pas quelques grignotages qui impactera la floraison. Elle pourra également être sujette à des attaques d’oïdium ou de mildiou.
Semis
Graines/gr : entre 75 et 125 (selon la taille des graines)
Tps de levée : 9 à 13 jours à 18°C Prof. semis : 1 cm
Espacement final sur la ligne : 25 cm Espace inter- lignes : 25 cm
Le souci se sème assez facilement. Si vous souhaitez une floraison précoce, vous pouvez semer les graines à partir de mars sous serre. Placées à 1 cm de profondeur dans des godets remplis d’un mélange de terre ordinaire et de terreau, elles devraient germer en une dizaine de jours si la température du sol approche les 15°C. Les plantules acceptent très bien la transplantation et c’est une bonne nouvelle !!! Donc, vous pourrez les installer dès que les gelées ne seront plus à craindre.
Si vous attendez pour un semis en pleine terre, il est important de patienter jusqu’à ce que tout risque de gelée soit écarté.
Porte graines : Les graines sont différentes en fonction de leurs places sur la fleur : Celles de l’extérieure sont épineuses sur la face externe, ressemblent à un arc et s’accrochent aux poils des animaux; celles du centre ressemblent à un petit ballon et se propagent par le vent; les plus au centre sont lisses et tombent sur le sol au pied de la plante mère.
La récolte des graines de souci est assez simple : en évitant les périodes de pluies ou la rosée du matin, récolter les anciennes têtes fleuries où les graines sont apparentes et de couleur marron clair. Lorsque vous récoltez les graines, elles doivent être dures et bien sèches. Placez-les sur un plateau pour terminer le séchage à l’ombre pendant quelques jours, puis conservez-les dans un boite hermétique ou un sachet opaque dans un pièce sèche et fraîche.
Petit + Les graines résistent sans souci à -25°C.
Taille
Afin de rendre les pieds plus forts, je vous conseille de pincer une ou deux fois les plantes de manière à fortifier les tiges pour qu’elles résistent mieux aux vents.
Conseils
Pour allonger la période de floraison, penser à supprimer les fleurs fanées au fur et à mesure. Ainsi, la plante n’utilisera plus son énergie à la confection de graines, mais à la création de nouvelles fleurs pour assurer la reproduction.
N’arrosez pas trop et apporter de l’eau seulement en cas de forte chaleur. Sauf, si vous désirez confectionner des bouquets, dans ce cas, vous devrez apporter de l’eau régulièrement.
Si vous ne coupez pas les fleurs, vous aurez certainement l’année prochaine de nouvelles plantes issues de semis spontanés. Le souci est un plaisir pour les jardiniers rêveurs…
Au moment du semis, pensez à protéger les jeunes plantules du froid, en installant un voile d’hivernage, si nécessaire.
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