Si la cressonnette illumine les prés et les bois, alors le printemps se réveillera. Si la cardamine s’installe dans les fossés alors les salades composées seront aromatisées.
Carte d’identité
Petits noms : Cardamine des près ou cressonnette, cresson des près, faux-cresson, bouquet du loup ou petite dentaire.
Étymologie : Cardamine signifie cresson en grec – Pratensis signifie poussant dans les près.
Description : Plante herbacée vivace de la famille des brassicacées, souvent en colonie en milieu humide type prairies et bois.
La cicadelle investit souvent la plante, ce qui est facilement reconnaissable grâce au « crachat de coucou » ou « écume printanière ».
Confusions possibles : Il y a beaucoup d’espèces de cardamine en France. Aucune n’est toxique, cependant si vous deviez goûter par inadvertance la cardamine amère Cardamine amara, vous saurez qu’elle porte très bien son nom. Pour la différencier, il suffit de regarder la partie terminale de l’étamine qui renferme le pollen, elles seront violettes. Enfin, les feuilles basilaires ne sont pas disposées en rosette.
La cardamine des prés et l’homme
Récolte
Parties utilisées : Feuilles, graines germées et fleurs.
Conservation : A utiliser frais.
Période de cueillette : Les feuilles se récoltent de mars à juin.
Alimentation humaine
Les graines germées et les jeunes feuilles des rosettes sont cueillies en tant qu’aromatique et condimentaire pour agrémenter les salades composées, les sandwichs, les crudités. Elles relèvent les sauces. Elles ont un gout plus doux que le cresson, c’est à dire légèrement piquant et poivré, plus ou moins amer. Pour certains, elle rappelle le wasabi.
Eviter de cueillir sur des sites pâturés inondés pour vous protéger de la douve du foie. Laver toujours abondamment avant consommation.
Astuce: Cueillir avant la fructification, car les feuilles deviennent beaucoup plus poivrées et surtout plus coriaces. Cueillir la rosette à la manière des pissenlits.
La cuisson lui fait perdre son goût, cependant elle peut tout à fait accompagner les soupes.
Certains préconisent de récolter les graines de cardamine et les associer aux graines de tournesol ou amande pour obtenir de l’huile.
Jus vert peu appétissant mais ultra vitaminé
Prendre une Laitue, une poignée de Chicorée sauvage, une botte de feuilles de cardamine des près, un peu de Cerfeuil. Pour ceux qui n’ont pas d’extracteur de jus, piler dans un mortier pour sortir de la pulpe le jus : mettre le liquide et la pulpe dans un linge et tordre. Boire le jus ainsi extrait.
Fromage frais à la cardamine
Incorporer des fleurs, tiges, feuilles hachées finement dans du fromage frais de vache, de chèvre ou de brebis. Saler, poivrer et réserver au frais pendant quelques heures.

Boisson
Elle accompagne et relève les jus de légumes et les boissons « detox » en apportant une petite touche piquante.
Phytothérapie
Usage interne : Infusion
Riche en : Vitamine C, provitamine A, vitamines B et calcium, fer, soufre, potassium, phosphore.
Propriété : Expectorante, tonique, stimulante, sédative et antiscorbutique.
Soigne : Bronchite, trachéite, toux, trouble de la peau, crampe d’estomac, aide le drainage du foie et des reins.
Si vous avez une irritation des voies digestives, ne pas utiliser.
Infusion contre les maux de gorge et la toux
Pour traiter la toux, bronchite, trachéite: Réaliser une infusion avec une poignée de feuilles pour un litre d’eau bouillante, laisser infuser pendant 10 mn.
L’ensemble des informations indiquées ci-dessus est issu de recherches bibliographiques et/ou de pratiques personnelles. Elles ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical. L’usage de plantes n’étant pas anodin, il est conseillé de consulter votre pharmacien ou praticien avant leurs utilisations.

Alimentation et soins des animaux
Les vaches la brouteraient avec plaisir, mais elle aurait été considérée en Suisse comme dangereuse pour les bestiaux.
Mellifères et hôtes
Mellifère: Abeilles, bourdons
Hôte: Aurore, piéride du chou, piéride du navet
Croyances et coutumes
Il était dit que la cardamine était une plante sacrée des fées. En cueillir pour la mettre dans la maison apporterait la malchance.
Dans le langage des fleurs, elle signifie féminité et légèreté.
Quelques siècles en arrière, les grandes personnes racontaient aux enfants que s’ils s’aventuraient à cueillir cette plante, ils seraient mordus par un serpent dans l’année. Cette croyance serait-elle une sorte d’apprentissage ? Craindre les marais pouvait certainement sauver la vie des plus jeunes.
